Le Mouvement du 10 novembre est un mouvement lancé à Nantes le 10 novembre 2016. Lancé par des citoyen-ne-s engagé-e-s au quotidien dans la construction d’alternatives locales au système dominant, nous avons invité d’autres mouvements citoyens à se joindre à nos actions.
Nous considérons que la politique, ce n’est pas d’abord le choix de nos élus, mais le choix de notre modèle de société. Pour nous tout est politique. La manière dont nous consommons, ce pour quoi nous travaillons, la manière dont on éduque nos enfants.
Nos modes de vie, pourtant, s’imposent à nous, puis sont gravés dans le marbre par des lois, des directives, des normes.
Remettre en cause les évidences
Nous voulons remettre en question un certain nombre d’attentes de comportement qui s’imposent à nous : l’obligation d’avoir un emploi, l’encouragement au salariat, l’évaluation généralisée, la recherche d’une production toujours plus importante.
Nous voulons repolitiser les choses, remettre du choix là où il n’y avait « pas d’alternative ».
Face au vide néolibéral, nous voulons remettre du sens.
Notre énergie et notre temps mérite mieux que d’être gaspillés au nom de l’accumulation illimitée et du mythe de la croissance.
Politiser les alternatives
Beaucoup œuvrent au quotidien pour expérimenter des alternatives au modèle dominant. Nous en faisons partie. Nous créons des entreprises qui ont un but politique, des associations qui ont pour objet de changer le monde, pour le faire aller dans une certaine direction.
Le capitalisme se nourrit de nos énergies. Il aspire nos utopies à mesure qu’elles grandissent. Il s’infiltre par nos modèles économiques, il s’incruste dans les recoins de nos rêves sous prétexte de nous faciliter la vie.
Si on continue comme ça, les alternatives ne vont pas changer le monde, mais simplement construire la nouvelle phase du capitalisme. La version 5.2 du même modèle.
Nous avons besoin de nous unir politiquement, de porter un discours politique radical.
Oser repartir du local
Chaque fois que nous pensons qu’un responsable politique médiatisé a pris la mesure de l’enjeu, le soufflé retombe.
Une proposition un peu radicale surgit pour faire le buzz, mais aussitôt on comprend qu’elle ne faisait pas partie d’un tout cohérent, qu’elle sera retravaillée jusqu’à devenir d’une banalité affligeante. Ainsi du revenu universel d’existence qu’André Gorz érigeait en outil d’une transformation globale, et qui, dans le programme du candidat PS, est devenue une simple revalorisation du pouvoir d’achat.
La confiance des citoyens envers les responsables politiques est descendue, à raison, sous le niveau de la mer.
Il est temps de reconstruire un lien social politique. D’accepter de prendre le temps de commencer petit, pour construire un discours alternatif cohérent, et des actes en cohérence avec le discours.
Faire exister notre voix
La société que nous portons valorise l’autonomie collective, l’auto-organisation et les cercles plutôt que les hiérarchies et les pyramides. Elle valorise le choix d’activités qui ont un sens pour nous et qui sont bénéfiques pour la société. Elle valorise la multi-activité plutôt que la spécialisation.
Nous ne nous reconnaissons ainsi pas dans cette partie de la gauche qui défend l’emploi avant de défendre l’émancipation.
Nous cherchons à redevenir acteurs et auteurs de nos vies, à maîtriser nos actions, à rebours de la technocratie, d’une « société programmée ». Nous voulons construire la reprise en main par les citoyens de leur destin, individuel et collectif. Pour cela, il est nécessaire d’être disposé à contester les pouvoirs en place, en même temps qu’on construit une alternative.
Partisans d’une démocratie radicale, d’une écologie politique, d’une autonomie locale forte, nous voulons faire exister cette voix dans l’espace public. Nous voulons affirmer notre culture politique. Remettre du sens, au moment où la marche vers le vide s’accélère.
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